Eglise Saint Willibrord

Une église a été construite à Gravelines peu avant 1190, succédant à une chapelle dédiée à Saint-Willibrord – évangélisateur de la Frise- par les moines de L’abbaye Saint-Bertin à Sitin, actuellement Saint-Omer. Ce sont ces moines qui vers 1100 ont reçu en don de Robert de Jérusalem, Comte de Flandre, « une bergerie » localisée dans « le pays de Saint-Willibrord ») à charge pour ces derniers d’aider à la protection face à la mer de la région poldérisée, gagnant ainsi des terres nouvelles. La « Paroisse Saint-Willibrord » avec son église et son cimetière deviendra Graveninga ou Greveninga, puis au fil du temps Gravelines était née.

A NOTER : Saint-Willibrord, né en 658 en Angleterre, se rend en Frise en 690 et fixe sa résidence à Utrecht dont il est le premier évêque. Il y baptise Pépin le Bref, il fonde l’abbaye d’Echternach au Luxembourg où il est enterré en 739. Sa statue est visible dans l’église côté sud. Cette sculpture date de 1941, elle est l’œuvre de Jules Wouters, ébéniste local.
Son tombeau est toujours situé à Luxembourg (Luxembourg).

L’édifice médiéval, construit en briques de sable et moellons de grés est détruit en 1558 lors du siège de la ville par les français. De sa reconstruction sous la forme d’une église – Halle, il reste le portail d’inspiration Renaissance et la date gravée de 1598 (MH). Après la chute de la flèche et de la tour, l’édifice est à nouveau reconstruit en 1823 pour prendre sa facture actuelle. Les travaux dirigés par l’architecte dunkerquois Grawez portent sur le transept, le chœur et la tour ainsi que sur le toit qui ne conserve que deux versants.

En 1922, les vitraux sont remplacés suite aux dégâts de la guerre 1914-1918.

Un presbytère est édifié en 1893 au côté nord de l’église. C’est toujours le logement du curé.

 

LES RETABLES

Les retables nord et sud sont de style néo-gothique.

De facture récente (vers 1900), en bois faux chêne, le retable nord (dédié à Saint-Joseph) et le retable sud (dédié au Sacré-Cœur) qui lui est symétrique s’intègrent harmonieusement dans le transept contre le mur oriental auquel ils sont adossés dans l’alignement des nefs latérales.

 

LE MAITRE AUTEL

Il est inscrit à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques (ISMH).

L’autel tombeau en bois résineux décoré dans la masse, peint et doré, date probablement, pour la cuve du XVIIIème siècle, tandis que le tabernacle et le gradin sont plus récents (XIXème siècle). Le devant d’autel à godrons rudentés, coquilles et guirlandes de fleurs présente en cartouche central le symbole christique de l’Agneau couché sur le livre des sept sceaux (Apocalypse de Saint-Jean).

A l’arrière, le chevet plat de l’abside porte un haut relief représentant la Vierge en gloire. Le relief est en plâtre moulé et peint : il date de la fin du XIXème siècle.

 

LA TABLE DE COMMUNION

Réalisé par le sculpteur Séraphin Ddeblonde en 1865, la table de communion s’inspire de celle de l’église de Notre Dame de Poperinghe (XVIIIéme siècle). Ddeblonde était menuisier à Eecke.

 

LA CREDENCE

C’est une table d’applique, en bois peint et doré, à plateau de marbre blanc que son décor à base de rinceaux, guirlandes et macarons situe dans les années 1720. C’est un meuble civil utilisé ici comme crédence d’église.

 

LE MONUMENT FUNERAIRE DE LA FAMILLE Du HAMEL

Il est protégé au titre des monuments historiques.

En marbre gris et blanc, il est érigé en 1642 contre le mur du vaisseau nord. L’effigie de Louis du Hamel rigoureusement frontale affecte une sévérité proche de l’art funéraire des Pays-Bas septentrionaux de tradition protestante.

 

LE CENOTAPHE DE CLAUDE BERBIER du METZ

Il est protégé au titre des monuments historiques.

Ce monument a été élevé en 1690 par le sculpteur François Girardon à la gloire de Claude Berbier du Metz, gouverneur de la place de Gravelines. Il est lieutenant général des Armées du Roy et lieutenant de l’Artillerie de France. Blessé à la bataille de Saint-Venant (1657), il meurt en 1690 à Fleurus lors de la guerre contre la Ligue d’Augsbourg.

Ce monument restauré en 1868 fut classé au titre des MH en 1897.

 

LE MONUMENT SCULPTURAL DE Claude BERBIER du METZ

Présenté en face du cénotaphe sur le mur sud de l’église, il a été dressé en 1690 à la mort du gouverneur par ses deux frères Gédéon et Louis. La dalle funéraire dont l’inscription est en latin est encadrée de deux colonnes qui supportent entablement et fronton.

 

LA CHAIRE DE VERITE

Elle est protégée au titre des monuments historiques.

Elle a été exécutée en 1646 pour l’église Notre-Dame de Calais à qui la paroisse l’a achetée au début du XIXéme siècle.

Elle a été restaurée en 1859 par Séraphin Deblond. Sur la cuve, les panneaux sculptés représentant les quatre évangélistes et le christ sont encadrés de motifs figurant les quatre vertus cardinales de la Paix. Faisons le tour de la droite vers la gauche : Voici Saint Marc et le lion, la Force, Saint Luc et le bœuf, la Justice, Le Christ en Sauveur du monde, la Prudence, Saint Jean et l’aigle, la Tempérance, Saint Mathieu et l’ange, enfin, la Paix. Sur l’abat-voix : les saints apôtres Pierre et Paul, et les Pères de l’église latine, de droite à gauche : Saint Grégoire Le Grand, Saint-Augustin, Saint-Paul, Saint-Ambroise, Saint-Jérôme, Saint-Pierre.

 

LE LAMBRIS

Le lambris est l’œuvre de Séraphin Deblonde ; posé entre 1862 et 1869 sous le pastorat du doyen Lansheere, il orne le pourtour de la nef et intègre les confessionnaux. Il est en chêne de Russie. C’est le cadre ornemental des panneaux de la chaire qui inspira celui du lambris et des confessionnaux qui l’anime.

 

LA CHAPELLE de NOTRE-DAME de FOY

Située en hors d’œuvre sur le flan nord de l’église, la petite chapelle du XVIIIéme siècle est dédiée à Nord-Dame de Foy. Le retable et la statue datent du XIXéme siècle. On peut y voir une Vierge à l’enfant du XVIIIéme siècle récemment restaurée.

Quatre dates peintes sur les murs évoquent différentes campagnes de travaux effectuées dans l’église : 1598 : portail de la façade Ouest ; 1788 : restauration du Chœur et du dallage ; 1865 : restaurations diverses ; 1919 : réparation des vitraux, de l’orgue, de la façade et du portail suite à la Première guerre mondiale.

Les fonts baptismaux, protégés au titre des monuments historiques, ont été réalisés en marbre rouge et noir et portent la date de 1634. Ils ont été offerts par « Walleran le Vray, Seigneur de Wierre, lieutenant au gouvernement de Gravelinge ». les armoiries sont celles de la famille Vray. Au-dessus du baptistère, se trouve une belle sculpture : le Baptême du Christ par Loosberg.

 

L’ORGUE

Il est protégé au titre des monuments historiques.

Le meuble date partiellement du milieu du XVIIéme siècle. La tribune et le buffet ont été restaurés entre 1873 et 1876, lors de l’installation de l’instrument actuel par Arnold Heiderench, facteur d’orgues à Saint-Omer.

 

Avec l’aimable participation et autorisation de Madame Anne-Marie BELLANGER

 

Pour aller plus loin :

ASSOCIATION DES RETABLES DE FLANDRE
BP 70002 – 59470 WORMHOUT CEDEX
Tél. : 06.27.71.25.38
retables@orange.fr
www.retablesdeflandre.fr